Arrivée plutôt... violente.

Les manches relevées, les cheveux noués en une queue de cheval presque défaite, les mains sales, Anastasia prit le papier et recommença à enlever les mauvaises herbes. Depuis huit heures ce matin, elle y était. Reconnaître les mauvaises pousses, les arracher, les reconnaître, les arracher...

-Anastasia ! Prend cet arrosoir et arrose les tulipes !

La jeune fille se retourna. Pourquoi travailla-t-elle si dur ? La raison était l'auteur de la voix. Sophie tenait un arrosoir, habillée de son habituel pantalon marron et de son teeshirt blanc. Son visage ridée, ses cheveux blancs, et sa position cambrée, témoignait de son grand âge. Mais ses yeux autoritaires et remplis de vie montrait la vivacité de la vieille femme. Née dans une famille de paysanne, Sophie a toujours connu les champs et les bêtes des fermes. Jamais elle n'a quitté sa vieille maison, qui a supporté trois générations sans faiblir. Enfin, jamais quitté... Elle se rendait quelques fois au village d'à côté quand ses jambes lui permettait encore. Pour acheter des tissus, qui sous sa main experte, deviendront des pantalons et des teeshirt, ou encore des salopettes.
Malgré son indépendance total, et son isolement, Sophie avait connu l'amour avec un homme bucheron. Malheureusement ce dernier est mort il y a trois ans après lui avoir donné deux fistons. Elle a beaucoup souffert la perte de son mari mais c'est lentement remise. Jamais soutenue par ses deux fils, qui après l'avoir lâchement abandonné à son chagrin, sont partis à la ville, elle a du se débrouiller seule, refusant les maisons de retraite. Sauf que s'occuper d'une ferme seule c'est bien plus compliqué qu'on ne le pense. C'est pourquoi, alors qu'elle passait dans le coin, Anastasia l'avait vu tremblante de fièvre.
Depuis, elle l'avait soignée et avait décidé de l'aider jusqu'à son départ. En attendant elle accomplissait les tâches que Sophie ne pouvait plus faire.
La jeune fille prit l'arrosoir et commença à arroser les tulipes. Alors qu'encore jeune, le travail l'a fatiguée énormément. Mieux ne valait pas imaginer combien c'était dur pour Sophie qui, n'ayant à faire, sirotée un thé, chose qu'elle n'avait fait auparavant.
Sa tâche accomplie, Anastasia s'essuya le front du revers de la main et regarda le ciel. Elle allait détourner de l'immensité bleue quand un point noir captiva son regard. Il se rapprochait dangereusement et Anastasia put distinguer une forme humaine. Ses yeux devinrent blancs. La taux de chance que l'humain meurt en touchant le sol dur de la clairière dépassait cinquante pourcent. Mais il y avait une chance qu'elle survive en tombant dans la charrette remplie de foin. Aussitôt la jeune fille s'installa sur le siège conducteur et fouetta les chevaux pour qu'il se mette au galop. Les deux vieilles mémères obéir, ayant compris aux yeux d'Anastasia la gravité de la situation. Puis tira d'un coup sur les rennes pour arrêter la course effrénée des deux animaux, elle vit l'humaine, car s'en était une, tout de moins c'était ce que croyait Anastasia, tomber lourdement dans la charrette avec une violence inouïe.
Alertée par l'affolement d'Anastasia, Sophie courut rejoindre les deux jeunes filles et fronça les sourcils en voyant l'être tombé du ciel.

-Anastasia emmène la dans la maison ! Elle va mal !

La jeune fille ne se fit pas prier. Elle courut jusqu'à la la vieille maison et entra en trombe, effrayant Tom, le vieux chien de Sophie qui perdait ses poils. Elle déposa la jeune fille sur un canapé, en l'installant confortablement.
Puis quelques secondes plus tard Sophie arriva, priant Anastasia de sortir qui le fit sans protester. Une demie heure passa et la jeune fille fut permise de rentrer. Entre temps elle avait rentré la charrette et les chevaux.
Anastasia s'assit sur un fauteuil et murmura plus pour elle-même que pour les autres.

-Je ne comprends pas... Elle tombée du ciel... Du ciel !
-Nous serons tout quand elle se réveillera.

Anastasia regarda Sophie. Elle avait l'air aussi ahurie qu'elle. Mais qui ne le serait pas ?

Un plafond barré de poutre. Voilà ce qu'Anastasia voyait, allongée dans son lit aux draps blancs. Elle se releva en repoussant sa couette. Faisant quelques pas sur le parquet grinçant, elle s'approcha de sa fenêtre. La nuit était si belle. Fermant les yeux, elle écouta le vent lui murmurer milles secrets que seul lui sait. Tout était paisible. Cela la détendit un peu.
Il faut dire que la chute d'une humaine venant du ciel l'avait ébranlé. D'ailleurs elle avait passé le reste de sa journée à prier pour la survie de la jeune femme. Et même la force de toutes ses prières n'arrivait pas à la calmer. Et inquiète comme elle était, impossible de dormir.
Ouvrant les yeux, elle sentit le parfum des roses l'a bercée. Puis elle détourna le regard du paysage et regarda son lit. Plus détendue peut être arriverait elle à plonger dans un sommeil bien mérité ? Cela valait la peine d'essayer.
Elle se glissa dans son lit, pas sans, auparavant, avoir fait grincer le vieux parquet. Elle ferma les yeux et s'allongea confortablement. Quelques minutes passèrent et le marchand de sable se montra enfin...

-Au revoir Sophie ! Je vous enverrais des lettres !
-Fais attention à toi mon enfant !
[...]
Une drôle d'odeur plane...
-Vous avez entendu ? La ferme de la veuve a brûlé !
Hein ? Je cours, je trébuche, me relève. La ferme en feu, une silhouette en flamme...
-SOPHIE !
[...]
-... Qu'elle repose en paix.
Des larmes, de la mélancolie, des cris de douleurs comme si on leur arrachait le cœur...
-Une si vieille femme... toute seule pour gérer sa ferme...
Je baisse les yeux. Pourquoi l'ai je laissé seule ? J'aurais dû rester. Si j'étais resté, elle ne serait pas morte. C'est de ma faute... Je l'ai tuée.

S'épongeant le front, Anastasia se réveilla en un brusque sursaut. Perdue un moment, elle ne comprit pas où elle était. Enfin, elle se souvint de Sophie. Elle était chez... Sophie ? Était elle si inquiète au sujet de la vieille femme ? Oui.
Son regard se porta sur un morceau posé sur sa table de chevet. Il était temps...
Elle se releva et prit le morceau de papier dans sa main, regardant l'écriture marqué dessus, avant de le reposer et de se changer. Puis, habillée, elle part dans la salle de bain pour y ressortir quelques minutes plus tard.

-Anastasia ?

Sophie. Elle trottina jusqu'à sa table de chevet et fourra le papier dans sa poche de pantalon avant de crier à l'égard de la porte.

-Entrez Sophie !

La vieille femme apparut dans l'encadrement de la porte. Anastasia lui demanda, une fois qu'elle put la voir:

-Que se passe-t-il ?
-Elle s'est réveillée.

Elle ? Elle se souvint de la jeune femme venant du ciel et soupira de soulagement. Dieu ne l'avait pas abandonné.
Elle se dirigea aussitôt vers le salon, suivie par Sophie qui lui dit avoir apporté un thé ce matin. Anastasia sourit à cette information ; Sophie était vraiment gentille.
Arrivée elle ouvrit doucement la porte qui grinça en signe de bienvenue. La jeune fille vit l'inconnue, surprise, lâcher la tasse et la rattraper. Puis parler pour elle même. Elle ? Chance ? Elle pouvait le dire !
Anastasia s'approcha et se présenta.

-Je m'appelle Anastasia et voici Sophie. Vous êtes dans sa ferme.

Elle s'était auparavant décalée pour laisser à la jeune femme la possibilité de voir la propriétaire.
Faisant quelques pas, Anastasia s'approcha et s'assit sur l'un des fauteuils. Elle commenta :

-Vous avez eu de la chance. Encore un peu et vous... Enfin. Ce que je ne comprends pas c'est que vous êtes tombée du ciel. Fait assez étrange entre nous.

Elle marqua une pause, puis ajouta :

-Enfin, vous avez le droit de vous taire. En attendant... Voulez vous manger ? Sophie prépare les meilleurs déjeuners du monde.

La nommée sourit, gênée par le compliment mais ne dit rien. Anastasia la regarda du coup de l'œil s'empourprer légèrement avant de reporter son regard sur la jeune fille.

- Je… Je sais que j’ai eu beaucoup de chance. Je ne sais pas comment j’ai survécu alors que je suis tombée du ciel, persuadée d’être à l’article de la mort…

Elle avait une douce voix, mélodieuse. Son rire devait être beau. Anastasia aurait bien voulu avoir la même voix. La sienne était banale et son rire... on ne l'entendait presque jamais.

- Hum… Oui, j’aimerais bien manger et si en plus vos plats sont si bons, je me sentirai au para… Euh…

Sophie sourit chaleureusement. La jeune fille se contenta de se lever pour aller chercher le petit déjeuner. Mais, soudain, la jeune fille se présenta, avec un peu de retard.

- OUPS ! Excusez moi, j’ai oublié de me présenter. Je m’appelle Laurelin et je suis une elfe…

Anastasia stoppa nette. Une elfe ? Ils existaient vraiment ? Elle regarda les oreilles de Laurelin. Elles étaient... pointues. Elle disait sûrement vrai.
Anastasia ne connaissait les elfes que par les contes que lui raconté "le fou". Ce vieil homme, un peu trop attaché à l'alcool, parlé toujours de milles créatures magiques. Malgré sa mauvaise réputation, il racontait les plus belles histoires du monde. Toujours saoul, on l'emmenait toujours à l'église pour s'en débarrasser. Mais cela ne dérangeait pas les sœurs qui aimaient bien le vieillard. Et Anastasia était sûrement celle qui l'aimait le plus. Quand il venait, il lui racontait toujours milles histoires plus captivantes les unes que les autres. Et ses histoires n'existaient dans aucun livres. Il les gardait précieusement pour lui et pour Anastasia.
En y repensant ses yeux se remplirent de nostalgie et de douceur quelques instants avant de reprendre leur teinte neutre.
Laissant Sophie et Laurelin seules quelques instants, elle partit chercher le plateau contenant le petit déjeuner de la demoiselle. Elle le trouva sur la table de la cuisine et l'apporta dans le salon. Après l'avoir délicatement posé, elle annonça :

-J'ai une affaire à faire en ville. Je reviens rapidement.

Puis elle s'excusa et laissa la vieille femme et l'elfe. Elle alla dans l'entrée, enfila son manteau est ses chaussures, et posa un pied dans l'herbe constellé de gouttelettes. Il n'avait pas plu mais la rosée du matin était venue rendre visite à la ferme.
Elle se dirigea vers l'écurie et prépara un cheval. Elle le monta ensuite et galopa jusqu'à la ville.
Les passants étaient nombreux et le marché battait à son plein. Anastasia descendit de sa jument et commença à avancer dans les étroites rues. Quand elle arriva sur la grande place noire de monde, elle sortit son papier et se guida avec.
Après dix minutes intensives de marche et de recherche, elle atteint son but. Accrochant son cheval pas loin, elle sonna à la maison et attendit en regardant le jardin. Il était fleuri et bien entretenu. C'était le plus beau des environs. Oui, elle était sûrement celle qui lui fallait.
Enfin on ouvrit la porte.

-Oui ? Ah Anastasia !
-Oui c'est bien moi, Claire. Je viens vous voir à propos de Sophie.

Mon interlocutrice sourit de toutes ses dents.

-Quand ? demanda-t-elle excitée comme une puce.
-Ce soir.
-J'y serais.
-Merci Claire.

Elle me fit un petit au revoir de la main et referma la porte. Je pivota sur mes talons et alla rejoindre mon cheval. Elle le monta et repartit à la ferme. Plus qu'à annoncer à Sophie son départ et à remettre en forme Laurelin.
Arrivée, elle fit rentrer la jument dans son box et je rentra dans la maison. Enlevant ses chaussures et ôtant mon manteau, elle les rangea dans l'entrée avant de me diriger vers le salon. Elle lança en rentrant :

-Alors, bien mangé ?

Quand la jeune fille arriva, Laurelin et Sophie se trouvait dans le canapé. La jeune elfe acquiesça à la question d'Anastasia. Celle-ci vint s'assoir en face d'elle, s'enfonçant dans le fauteuil.
La première question qu'elle posa fut à l'égard de Laurelin.

-Laurelin, quand penses tu partir ? Je ne pense pas que tu souhaites rester ici toute ta vie.


Cela brusqua un peu Sophie qui sentit ce qui allait venir. Ce fut une affirmation.

-Personnellement, je pars ce soir. Je n'ai même pas accompli le quart de mon voyage. Je m'arrêterais au village et dormirais dans l'auberge. Et le lendemain matin je quitterais pour de bon les environs.

La vieille femme se rembrunit à cette phrase. Elle s'était attaché à l'adolescente. Et l'adolescente aussi. Mais cette dernière avait déjà prévu tout ce qui suivrait son départ. Sophie ne serait plus jamais seule.
Mais elle se tourna comme même vers Sophie.

-Que comptes tu faire ?
-Je me débrouillerais bien ! Je ne peux pas t'obliger à rester ici.

Anastasia secoua la tête. Sophie ne serait jamais capable de se débrouiller seule.
La jeune fille se tourna vers l'elfe. Que Sophie dise ce qu'elle veut, Anastasia avait tout préparé. Elle ne pourrait qu'accepter la situation. Et cela plaisait bien à la jeune fille.
La réponse qui importait le plus était celle de Laurelin. Qu'elle reste ici ira, mais Anastasia doutait qu'elle le ferait. Surtout qu'elle semblait presque guérie. Bah, il est vrai qu'elle pourrait vouloir rester jusqu'à être en parfaite forme.
Elle fixa les deux femmes. Elle s'était décidée.

[Désolée c'est court ><]

- Dis-moi : pourquoi pars tu ?
-Car je veux l'éradiquer, ce démon qui ronge cette terre... Cette guerre.

Elle laissa couler quelques minutes de silence comme pour donner plus de poids à ses propos. En réalité elle réfléchissait à quoi dire. Elle ajouta après quelques minutes de silence :

-Enfin c'est mon objectif, le tien est peut être différent...

Oui, l'elfe devait forcément avoir un objectif pour être descendu des cieux... ou plutôt tombée. Anastasia se demandait quel objectif cela pouvait être. Cette question la harceler. Elle pourrait toujours la lui posait plus tard quand... Une idée lui heurta le crâne. Et si elles voyageaient ensemble ? Ce serait mieux. Elle aurait un compagnon de voyage.
Mais... Anastasia pensa à son objectif... dangereux. Peu de personne voudrait la suivre dans sa quête. Pourquoi Laurelin le ferait elle ? Et puis les combats et le reste...
La joie que lui avait procuré son idée disparut laissant place à une déception que ses yeux reflétèrent.
Cependant, malgré tout c'est contre pour un seul pour, Anastasia posa comme même la question :

-Je sais que mon objectif est dangereux et tout... Mais que dirais tu de voyager ensemble ? On pourrait s'entraider et puis voyager à deux est plus sécurisé...

Elle n'en menait pas large. Elle soupira, croyant déjà connaître la réponse. Puis, un peu lasse de la conversation qui se prolongeait, elle se renfonçea dans son fauteuil, comme si elle avait voulut qu'il l'avale.

[Non, je n'en faisais pas beaucoup plus. Désolée de mon retard, j'étais débordée.]

Elle sentit qu'on lui attraper les mains et ouvrit les yeux en un sursaut. Elle vit Laurelin, apparemment enthousiasme. Ne sachant comment réagir, elle s'apprêtait à bégayer mais Laurelin la coupa dans son élan.

- J'accepte avec grand plaisir, mon seul but sur cette terre du dessous est d'en finir avec les démons qui ont enlevé mes parents... Enfin, mon père seulement, ma mère est morte de chagrin derrière...


Anastasia ouvrit de grands yeux.
*AH BON ?!*
Voilà la seule chose qui traversa son esprit.
Un peu sonnée, elle avala les paroles de l'elfe. Elle... acceptait ?
Mais la chose qui la choqua le plus, c'est ses aveux. Ainsi, Laurelin avait perdu ses parents. Elle les avait donc connu, au contraire d'Anastasia. Elle ne les avait jamais vu, tout de moins le croyait. Elle croyait ça normal, petite. Mais rapidement, d'après les regards des adultes, remplis de pitié, et les moqueries des gamins de son âge, elle apprit que non, ce n'était pas normal, que chaque humains naissaient sur cette terre avec un père et une mère, souvent là pour éduquer le fruit de leur amour. Mais elle, ses parents n'étaient pas là pour l'éduquer. Elle n'était donc pas "normale". Foutaises.
Elle ne parvint qu'à d'abord bégayer, plus pour elle-même que pour les autres :

-Vraiment... ?

Puis elle dit plus haut, les yeux pétillants de joie :

-Vraiment ?! Je suis contente, j'avais peur que tu refuses ! Je suis désolée pour tes parents, cela à du être dur. Je prierais pour eux.

Soudain ses yeux s'assombrirent. Elle venait de faire comme les autres. Considérer avec pitié, chose qu'elle détestait au plus au point. Ses regards remplis de compassion qu'on adressait qu'à elle. On l'aimait bon sang ! Des gens l'appréciaient ! Alors arrêtez de la regarder comme ça ! Elle est heureuse ! Si si, je vous jure !
... On faisait de son statut d'orpheline des montagnes. Elle, elle voulait qu'on la laisse tranquille. C'est pour ça qu'elle ne le disait jamais à personne. Pour pas qu'on l'ennuie avec ça.
Elle laissa son passé de côté et regarda l'elfe. Même si son expression demeura neutre, ses yeux montraient parfaitement sa joie. Elle ne montrait ses sentiments que par eux. Ils étaient le miroir de son cœur.
Elle glissa ses mains hors de celle de Laurelin. Elle n'aimait pas trop les contacts physiques.
Sophie qui avait suivi toute la scène, sourit, heureuse pour les deux jeunes filles.
Anastasia déclara à l'égard de l'être de la forêt :

-Puisque tu n'as pas d'affaires, tu n'as rien à préparer mais moi si. Tu as ta journée de libre. On t'achètera des vêtements sur le marché. Moi, je vais ranger la chambre que Sophie m'a prêtée.

Et Anastasia sortit de la pièce, le coeur léger. Cela fait, elle se demanda par quoi commencer. Elle décida de rassembler des vivres en premier et partit une nouvelle fois à la ville. Arrivée, elle se retrouva coincé dans une rue bondée de monde. Elle ne pouvait même plus descendre de son cheval ! Les gens autour d'elle juraient. Il faut dire qu'elle trouait la foule et la gênait. Mais c'était réciproque ! Elle vit une petite ruelle et joua des coudes pour pouvoir y entrer. Celle-ci était vide et sombre. Anastasia flaira le danger mais s'y aventura tout de même, misant sur ses capacités.
En effet, le "danger" ressentit plutôt se montra rapidement sous le forme d'une homme couvert de sang. Les tâches écarlates de son teeshirt témoignait du crime qu'il venait de comettre. Quand il vit Anastasia, il fit un bond, surpris qu'il y est une personne vivante dans cet endroit. La jeune fille, elle, écarquilla les yeux, une main sur la bouche.
89% qu'il attaque.
Anastasia esquiva le coup que l'homme donna avec un poignard qui avait apparement déjà servi. Le couteau entailla le cheval qui déguerpit au plus vite. Anastasia grogna. Elle avait choisit l'endroit tiens ! On ne les voyait pas de la rue et il faisait si sombre qu'elle n'apercevait que la lame aiguisée de l'arme de son adversaire.
Elle sortit son propre petit couteau et se mit en position d'attaque. Comme une bête enragée, l'homme fonça vers elle. Elle esquiva encore de justesse.
C'était. Surtout que perdre signifiait mourir. Ses yeux étaient blancs. Effectivement elle utilisait son pouvoir. Finalement elle décida d'attaquer.
73% qu'il fasse un pas sur la gauche pour esquiver.
Elle changea son geste et effleura le torse de l'homme. Celui-ci grogna à son tour, mettant une main contre sa blessure.
Elle l'avait blessé, certes, mais ce n'était pas finit. Elle donna un autre coup, l'effleurant encore, avant d'envoyer valser son genou dans le ventre de l'homme. Celui-ci perdit l'équilibre mais parvint à rester debout. Il attaqua à son tour, la blessant au bras, puis au ventre. Elle recula un peu, puis fonda sur l'ennemi et lui planta son poignard dans la jambe. Elle lâcha ensuite l'arme ensanglanté, la laissant dans le membre du criminel, qui criait de douleur.
Elle respira un grand coup. Elle devait partir maintenant et prévenir la police. Peut être le meurtrier se laverait-il de ses péchés un jour ? Elle fit un pas quand...
...l'homme qui s'était revelé lui enfonça son propre poignard dans le ventre.
Elle écarquilla les yeux sous l'effet de la douleur, puis tomba à genoux. Elle regarda l'homme qui commençait à rire, à moitié fou. Elle n'hésita pas. Elle retira la lame de sa plaie et l'enfonça dans le torse de l'homme. Il cria de nouveau puis s'éteint après quelques secondes. Mais que venait elle de faire ? Elle regarda ses mains puis la douleur de sa blessure la traversa, violente. Elle tomba sur le côté, commençant à baigner dans son propre sang. Non, pas ça...
Elle se recroquevilla un peu plus. Elle ne voulait pas s'éteindre comme l'homme. Non, elle ne voulait pas ! Elle pria Dieu, mais celui-ci semblait l'avoir abandonné. Elle espéra un miracle, une de ses choses si rares. Puis elle pensa. L'image du visage souriant de Marie la traversa, la laissant pleins de regrets.
Elle avait perdu trop de sang, beaucoup trop. Sa vision devint floue, sa conscience s'échappait. Elle eut une pensée pour l'elfe et pour Sophie. Une ultime pour son église, pour sa vie et puis...
Elle s'éteignit.