Port de pêche et de plaisance [Julian] [Année 203]

Après avoir marché jusqu'au portes d'Ekdrasil, Zalys se remit doucement de ses émotions précédente. Maintenant plus personne ne pouvait rien pour elle, n'étant plus assez jeune pour qu'on la recueille quelque part...elle devait se débrouiller seule. Heureusement que Stanislas, son père adoptif, lui avait appris les rudiments du combat et de la survie...sinon elle serait surement en train de pourire sur le bord d'un chemin mangé par les bêtes de la Forêt. L'hybride avait connu pire c'est vrai, cette blessure qui restera à jamais une plaie ouverte et douloureuse...un mélange de haine et de souffrance envers des personnes et une race entière. C'est ce qui a forgé son caractère et qui lui a obligé d'avancer devant elle pour ne pas se faire manger par le passé, à l'écart de l'autorité et de l'obéissance Zalys menait désormais une vie d'errance et cela était mieux ainsi pour elle. En étant seule elle trouvait qu'elle souffrait beaucoup moins car quand on s'attache trop, si un jour ça dérape...on a un poids sur le coeur qui fait très mal.

Le soleil avait dépassé son zénith, il faisait bon se promener dans le port et cela réveillait à Zalys de merveilleux souvenirs du Bazar des Pirates. Les courses poursuites entre les marchandises, les parties de caches-caches sur les bateaux des marins...le bon vieux temps. Elle se revoyait petite en train de voler sur les étalages les poissons venant d'arriver de pays exotiques pour les ramener à sa mère adoptive Eléonore pour les souper. L'hybride marcha jusqu'à un plot d'amarrage et regarda l'horizon devant elle...en ayant aimer voyager sur les océans comme ses compagnons de galères. Zalys s'assit sur le plot en continuant d'admirer la mer au loin et sentant la brise légère du vent dans ses cheveux ainsi que la senteur salé qui se baladait sous ses narines...un doux parfum d'enfance et familier. Elle sourit face aux vagues qui lui offrait un doux balais de remous...

L'hybride ferma les yeux pour dupliquer ces sensations qui lui faisait un bien fou, elle se voyait nager dans cette eau limpide parmi les créatures qui habitaient ces fonds, pouvoir connaître ce que ressentait ses compagnons de galère quand ils voyageaient sur le navire de leurs paternels. Zalys n'avait quasiment jamais quitté la terre ferme, ou alors s'était sur des radeaux improvisés avec ses compagnons pour jouer aux pirates et flibustiers. Elle sourit devant ce spectacle envoutant qui ne la laissa pas indifférente et garda ses yeux fermés pour mieux sentir ses souvenirs auprès d'elle, comme si ils étaient devenus palpable de nouveau. Mais Zalys tenait toujours une oreille hors de ses songes au cas où...

Passer le plus clair de son temps à errer ça et là était une vie qu'il appréciait énormément. Mis à part tout ces temps de rêveries , ses journées ne lui servent qu'à étancher sa soif et sa lamenter sur son sort. Il décide donc de changer ce quotidien et de se forcer à aller en ville. Peut-être que ça lui permettra d'avoir un peu plus confiance en lui... enfin sauf s'il n'arrive pas à contenir cette maudite soif. C'est déterminé qu'il se dirige vers un l'endroit bien habité le plus proche. Sa longue capuche mise et la tête baissée afin que les passants ne puissent pas voir son visage , il sent quand même plusieurs regards se poser sur lui. Qu'a-il de différent? Normalement , il ressemble à un simple voyageur un peu parano. Son agacement s'amplifie... il préfère se replonger dans ses pensés et échapper à tous. Ses grand pas le mènent en face de la grande porte d'Ekdrasil … son regard mauve dévore du regard toute cette nourriture passer près de lui sans méfiance. Ses yeux commencent à prendre leur couleur pourpre habituelle...
Mais il se retiendra , il doit se retenir.
Sa soif disparaît , peut-être un peu grâce à sa volonté. C'est avec un peu plus de confiance en soit qu'il arpente les rues , curieux. Une forte odeur de poisson réside dans cette ville... comment les humains peuvent-ils manger un animal sentant aussi fort? C'en est presque répugnant...

Sa marche le mène non loin de l'océan , ce paysage lui semble magnifique. Mis à part dans son imaginaire , il n'a jamais vu d'océan. Ce beau tapis bleu formant un horizon parfaitement plat. Et ce vent au goût salé qui ébouriffe encore plus ses cheveux sous sa capuche.
C'est en tournant un peu la tête qu'il aperçoit une femme assise sur quelque chose ressemblant à un gros plot... Julian ne sait pas vraiment à quoi cela peut bien servir. Haussant les épaules , il s'approche à pas lents de la personne aux oreilles de chat. Elle a les yeux fermés et un sourire certainement nostalgique aux lèvres. Sans vraiment savoir pourquoi , il se met à lui parler...

-C'est beau n'est-ce pas?

Il se souvient soudain que son père adoptif rêvait , certainement rêve toujours , de voyager en mer... sur un grand navire. Son père n'arrêtait pas de dire qu'un jour , il le ferait. Puis un poème lui revient en mémoire... son père le lui avait appris il y a pas mal de temps...







Sans vraiment s'en rendre compte , il l'avait récité à haute voix... la femme-chat doit certainement le prendre pour un fou maintenant. Ah... tant pis après tout.
Un petit sourire s'étire sur ses lèvres...
Zalys ne peut pas voir son visages mais a dut certainement apercevoir ses dents pointues...
Il n'y fait pas attention.



[HRP] Le poème n'est pas de moi , c'est un poème de Victor Hugo que j'apprécie beaucoup. Je me suis permis de le mettre dans mon post ~ [/HRP]

S'était quasiment impossible de ne pas être totalement envouté par cette douce brise salé et tiède d'après-midi, on aurait dit qu'elle emportait les âmes qui venait trouver du réconfort dedans pour les emmener aussi loin que leurs souvenirs leur permettaient. L'hybride ne s'était jamais sentit aussi bien et aussi décontractée qu'aujourd'hui, depuis longtemps elle ne s'était pas sentit comme ça et cela lui faisait le plus grand bien.

Elle ne fit pas attention finalement à l'homme qui arrivait derrière elle, elle était partit très loin sur la mer de ses songes, mais elle revient à la réalité de la berge quand cet homme posté près d'elle lui adressa la parole. Zalys se retourna un peu surprise mais pas apeurée, elle ne voyait pas son visage mais elle sourit en lui répondant tout en gardant son air nostalgique :

-Oui, cela fait rêver à voir.

Elle avait reporté son attention sur l'Océan, vaste et puissant mais imprévisible et dangereux à la fois. Puis l'homme semblait marmonner quelque chose, Zalys l'écouta d'une oreille attentive et se laissa bercer par ses paroles...cela renforçait ses souvenirs et lui rappela les dangers de la mer, et de certains compagnons morts dans ses rouleaux. Mais elle ne versera pas une larme, pas une autre pour eux...elle en avait déjà trop versé pour ses parents adoptifs qu'elle n'avait plus la force de les faire couler et de souffrir à nouveau. Une fois qu'il acheva sa complainte en quelque sorte, l'hybride eut un léger sourire et sans se retourner lui dit :

-Se sont de magnifiques paroles que vous venez de déclamer.

Elle se tourna cette fois-ci et vit ses légère canines, serait-ce en faite un hybride comme elle ? Un hybride d'ici ? Zalys avait une mâchoire de félin elle aussi ainsi que les yeux et toute l'agilité des félins sans oublier les principaux signes extérieurs visible de tous. Elle se leva et lui demanda doucement :

-Quel est votre nom ? Moi c'est Zalys. Vous êtes d'Ekdrasil ?

D'ordinaire Zalys n'était pas aussi imprudente, mais disons que les remous du passé l'avait quelque peu affaiblit ces derniers temps en devant s'habituer à sa nouvelle vie seule.

Que peut-il faire sans se trahir? Si toutes ces personnes apprennent que c'est en fait un démon, comment réagiront-elles? Puis il lance un regard mauve à la femme-chat qui complimente son poème tout droit sorti des tréfonds de sa mémoire. Son sourire s'élargit malgré son effort pour s'y abstenir. Cette personne sait au moins reconnaître les belles choses...

-Oui... pleines d'histoire.

Puis le vampire apprend qu'elle porte le nom de Zalys...
Un nouveau dilemme... doit-il lui donner son nom ou rester anonyme? Après tout pourquoi pas...

-Non je ne suis pas d'ici... je voyage sans vraiment savoir où aller. Contrairement à ce que pensent les gens , c'est souvent utile de ne pas avoir de but. Mon nom c'est Julian.

Il n'a plus qu'à se faire passer pour un simple humain. En espérant qu'elle soit assez naïve pour le croire. Rabaissant sa capuche , il lui parle en la regardant droit dans les yeux...

-Je suppose que vous venez d'ici... c'est votre air nostalgique qui me l'a fait penser. C'est de plus en plus rare de voir des personnes admirer ce que la nature nous offre... je suis content que vous fassiez partie de ces personnes.

Un nouveau sourire en coin... ses yeux devaient certainement le trahir. A présent , il espère que sa soif ne le prendra pas subitement , si ses yeux viraient au rouge il serait tout de suite repéré. Mais en même temps , toute cette nourriture lui fait envie.
Sans vraiment attendre de réponses de la part de Zalys , il continu...

-Si mes quelques vers vous plaisent , je pourrais vous en apprendre de nouveaux si vous le souhaitez. Il y a une taverne pas loin , venez prendre un verre avec moi.

Mettant ses mains dans ses poches de nouveau , il se dirige à pas lents vers le bar qu'il avait réussi à repérer en venant. Constatant avec un brin de joie que la femme-chat est en train de le suivre , il s'assoit confortablement sur la chaise d'une table pour deux.

-Par curiosité , vous pouvez me parler de vous? Je n'aime pas trop parler à des gens que je ne connais pas.

Un nouveau sourire en coin...

Les bruits des vagues s'échouant en simple bruit de fond confondu avec ceux des cris des mouettes affamées, Zalys écoutait l'homme qui se tenait devant lui sans l'interrompre même durant ses pauses entre chaque phrases. On aurait dit qu'il était un peu comme elle, perdu dans le plus profond de son être et de ses pensées...s'était ce que voyait Zalys en l'écoutant mais elle ne saurait dire si cela est exact. Cet homme se nommait Julian, prénom simple mais pas vilain, apparemment vagabond comme elle vu qu'il voyage aussi sans but bien précis. Cela faisait chaud au coeur de l'hybride de savoir qu'elle n'était pas seule à être sans famille.

L'homme baissa sa capuche et Zalys put voir son visage en entier...mais pas de trace d'hybridation, se n'était qu'un simple humain avec des dents bien pointues c'est tout. Des yeux qu'une couleur magnifique dont Zalys n'avait jamais vu, mais les humains étaient tous différents les uns des autres on ne peut que les reconnaître à leur apparence par défaut contrairement aux Hybrides et aux Elfs. Ses cheveux noir et gris mi-long qui dansaient parmi le vent comme ceux de Zalys. Il était très mystérieux en effet, l'hybride resta quand même sur ses gardes mais à l'entendre parler il n'avait pas un fond de méchanceté flagrant.

Zalys le vit partir vers la taverne juste en face du plot d'amarrage, elle se retourna une fois vers l'Océan pour l'admirer une dernière fois et se leva pour suivre le jeune homme qui s'était assis en terrasse. Julian voulait que Zalys lui parle d'elle...chose qui la bloqua aussitôt, non cela ne devait pas resurgir maintenant, elle ne devait pas d'encombrer de chose trop blessante. Elle inspira et lança :

-Pour rectifier votre pensée de tout à l'heure, non je ne suis pas d'ici. J'ai vécu au Bazar de la Piraterie depuis toujours auprès de mes parents adoptifs humains, je ne connais pas mes vrais parents. Après que dire, une enfance à courir sur les docks à s'amuser avec les fils des marins et pirates, apprendre les rudiments de la vie par soit même, être libre comme l'air. Mais un jour tout s'arrêta, les démons envahirent la ville et j'ai dû fuir seule..laissant tout derrière moi pour me retrouver à Eden. C'est là-bas que je vis la plupart du temps, je suis venu à Ekdrasil pour justement retrouver cette nostalgie de la mer car le Bazar n'est pas tout près d'Eden.

Zalys interpella vite par la suite le tavernier et commanda une chope de bière avec de demander à Julian ce qu'il voulait. Une fois qu'ils furent servis de manière très rapide, l'hybride prit la chope et poursuivit :

-Maintenant que j'ai parler de moi, pouvez-vous me parler de vous ?

Plongeant son regard dans celui de la femme , il écoute le passé dramatique de celle-ci le visage toujours inexpressif. Le fait que ce soit des démons qui aient ravagé la vie de cette dame-chat le met plutôt mal à l'aise... Zalys doit certainement haïr les démons. Elle ne semble pas douter du fait qu'il soit humain... pourquoi les gens ne voient-ils rien venir? Ça n'en est que plus dur après....

Julian reste silencieux jusqu'à l'arrivée de la serveuse. Voyant que Zalys prend commande , il demande un grand verre d'eau... même s'il sait qu'il ne pourra pas en boire une seule goutte. C'est très rapidement qu'ils sont servis , en même temps il y a peu de clients à cette heure-ci...
Regardant son verre d'eau avec envie sans y toucher , il entend la femme lui demander de raconter sa propre histoire. Cherchant rapidement ses mots , il se lance dans son récit...

-Moi aussi , je n'ai jamais connu mes vrais parents. J'ai été adopté par un homme nommé Zetto , quelqu'un de très doux et gentil mais malheureusement pas beaucoup disponible. Bref j'ai eu une enfance tout à fait normale jusqu'à mes quinze ans...

Comment lui parler de sa dépendance sans qu'elle découvre la vérité?

-Je attrapé une maladie disons incurable. J'ai changé peu à peu et ai décidé de m'enfuir de chez moi... à vrai dire je n'avais rien à perdre. A partir de ce jour , j'ai voyagé où bon me semblait et est vécu ma vie en faisant mes propres choix...

*Mais bien sur...*

Au moins il ne lui a pas menti sur tout... maintenant il espère juste qu'elle ne se pose pas trop de questions.
Son regard toujours fixé sur son verre d'eau , Julian se demande s'il peut réessayer de boire quelque chose d'autre que de l'hémoglobine mais finit par se persuader du contraire en se disant que si ça rate l'hybride va se rendre compte de quelque chose. Il se décide enfin à relever les yeux vers elle pour fixer ses yeux de chats attendant une réaction de sa part.

Prenant la chope d'une main, Zalys en but une grande gorgée lors du récit de Julian, celle-ci n'avait pas été élevée comme une princesse et il fallait l'avouer Stanislas ne buvant que cette boisson elle en pris vite le goût. Par fois les regards perdus voyent une jeune hybride boire comme un homme, mais elle s'en foutait bien des autres et de leurs pensées elle était comme ça et puis c'est tout. Elle avait horreur de l'éducation des femmes humaines dont Eléonore lui parlait de temps à autre, ces femmes n'étaient pas libre de faire ce qu'elle voulait et puis quoi encore ! Chez les hybrides s'était tout l'inverse, les jeunes apprenaient par eux-même en découvrant leurs facultés animal d'une part et en apprenant à survire de l'autre. Zalys trouva le fonctionnement de l'éducation humaine bien étrange globalement.

Elle écouta Julian, ainsi s'était un orphelin comme elle (depuis sa capture au Royaume Elfique elle a regnié totalement ses vrais parents) adopté puis laissé à son sort sauf que lui était malade...s'était peut être pour cela qu'il avait une capuche à son manteau mais en tout cas sa maladie ne saute pas au yeux car Zalys voyait devant elle un homme normal. Elle pensa que s'était une maladie qui touchait ses dents étaient donné qu'il est rare pour un humain d'avoir une dentition comme lui. Zalys reposa sa chope sur la table et répondit :

- Vivre de ses choix c'est être libre d'exister. C'est ce que je me dis tout les jours. Au faite votre maladie, si cela n'est pas indiscret, touche-t-elle votre dentition ? Celle-ci est très étrange comparé aux autres humains que je fréquente.

Zalys remarqua autre chose également...il n'avait pas touché à son verre d'eau depuis qu'il le lui a été servit, elle trouvait cela bien étrange. Elle se souvient alors de sa captivité...certains démons ne pouvaient pas boire d'eau. Elle eut un frisson glacial qui lui traversa l'échine, se demandant si cet être n'était pas de la même race...il n'avait rien d'un hybride, encore moins d'un elf, un humain possible mais le fait qu'il ne boive pas d'eau...et ses dents. Zalys se mit un peu sur ses gardes en attendant la réponse de son interlocuteur et en maintenant une expression neutre. Tout ce qu'elle espérait c'est que ses yeux, sa bouche ou ses sourcils même n'allait pas la trahir...elle reprit une gorgée de bière pour apaiser ses doutes....

Forcément elle se doute de quelque chose. Le plus remarquable est sa dentition et c'est ce qu'elle lui demande en premier. Le fait que les battements de cœur de l'hybride ne s'accélèrent pas le rassure , elle ne semble pas avoir deviné pour le moment. Penchant légèrement la tête sur le côté , il lui répond avec un petit sourire...

-Oui , en quelque sorte...

C'est à ce moment que Julian remarque que la femme-chat a les yeux rivés sur son verre d'eau encore et toujours plein. Cette fois-ci , sa circulation sanguine est très accélérée. Ses yeux de vampires ne peuvent s'empêcher de voir le cœur de cette femme battre aussi vite qui si elle avait fait un sprint. Pour lui c'est clair , elle l'a percé à jour... ou alors c'est tout autre chose. Le doute plane... il semblerait que ce soit plus compliqué que d'habitude. Remarque il n'a jamais essayé de faire ça.

A présent il n'a plus à réfléchir , d'un geste il prend son verre et le vide d'une seule traite. Quitte à s'empoisonner , autant que ça soit utile...
Comme attendu le liquide le ronge de l'intérieur brulant sa gorge en passant. Pas facile de rester impassible... au moins il aura essayé.
Le visage contracté en un rictus de douleur , le vampire se penche et recrache le liquide qu'il maudit de toutes ses pensées.
Ses yeux couleur sang , Julian se redresse , les sourcils froncés... il laisse échapper un petit ''wow'' de sa bouche. Là c'est sur , elle a deviné.