Une auberge comme tant d'autre ... [40 ans avant ]

L'auberge de la piraterie , faut avouer que quand on parle de coin malfamés celui là sonne plutôt bien . En effet c'était un véritable nid à loup des mers et autres matelots couverts de cicatrices et armés jusqu'aux dents , si dents il restait ... C'est dans cet endroit peu agréable que Tyki décida de passer un petit moment pour se détendre , une détente en complète opposition avec l'ambiance électrique qui régnait dans la salle commune . Les regards étaient rivés sur le noble démon habillé comme un riche . Avec son air hautin il dévisagea un borgne puis il lui fit un sourire narquois ce qui mit le type en rogne . Il chuchota quelque chose à un gamin qui se leva doucement vers le juge , il le bouscula et Tyki lui attrapa la main , main qui se trouvait maintenant dans la poche du démon . Le gamin avait l'air désabusé et un goutte de sueur perla de son visage . Il tenta de balbutier quelque chose mais Tyki lui infligea une gifle si forte qu'il s'éclata contre le sol en larme . Tyki se plaça au dessus de lui en disant d'une voix forte tandis que tout les pirates s'étaient levé

Tsss ... aucun honneur , aucune dignité ... si j'étais toi je préférerais crever de faim que d'aller voler !

Tyki s'approcha du petit étalé sur le sol lorsqu'un loubard armé d'une grosse hache et mesurant près de 2 mètre . Il dévisageait le beau et terrible juge du seul œil qui lui restait puis sans aucun autre préavis que le bruit de la lame qui fend l'air , le géant abattit sa dangereuse arme sur le démon qui regarda la lame s'approcher de son visage . Tyki fit un seul pas sur le coté , laissant l'arme s'enfoncer profondément dans le sol tendis que son porteur se pencha , il sentit alors une vive douleur dans la poitrine . Il quitta subitement le sol en lâchant sa hache avant de finir contre le mur qu'il explosa littéralement . Il restait alors là , enfoui dans les décombres tandis que le démon se tenait debout , encore dans la position qui lui a permit de frapper le colosse . Il se tourna vers l'assistance qui se rassit , terrorisée ...

Quelqu'un d'autre veut servir d'exemple ?

Un homme , ou plutôt un démon , eu la folie de se lever pour répliquer à la provocation du terrible juge ...

Ah, le doux air marin qu'on pouvait humer à la piraterie, les doux embruns qui pouvait caresser le visage lorsque qu'on viens admirer le soleil couchant sur le port, les douces cuites qu'on peut prendre lorsqu'on décide de mettre un pied dans une auberge de la cité pirate. Enfin, je dis ça, juste pour les voyageurs qui ne sont pas recherchés par les pirates eux mêmes. En effet, ce genre d'individu existe, des types dont la tête est mise à prix par d'autres type dont la tête est elle même mise à prix. C'était le cas de Ienzo, en gros. Si il faisait la liste, il avait été mis à mort par Eden et le royaume humain, pour le vol de nombreux trésors de la couronne et haute trahison. Il était aussi recherché par l'Empire, à cause du tragique incident qui avait vu une grande flotte de navires impériaux être envoyés par le fond par la bande de pirate dont Ienzo avait le commandement il y a de cela quelques années, enfin, il n'était pas le bienvenu chez les elfs, un peu comme tout les étrangers d'ailleurs, pour la simple et bonne raison que ces peuples n'ont pas un très grand sens de l'hospitalité, surtout envers les rats des mers répondant au doux noms de pirates.
Ironie du sort, une grande partie des bandes comprenant ces mêmes pirates avaient pris Ienzo en grippe, depuis que celui-ci avait fait mettre dans les geôles d'Eden - via l'intermédiaire d'un officier de l'armée humaine - un bon nombre de grands capitaines, dans le seul et unique but de sauver sa peau.
En gros, à la question "Qui veut la peau de Ienzo Trafalgar ?", je vous répondrais "Tout le monde, j'en ai peur". Et pourtant, ce soir, le pirate se trouvait bel et bien dans un des endroits où il était le plus recherché, dans la gueule du loup en quelque sorte, assis bien tranquillement, à siroter une grande chope de rhum au comptoir de l'auberge de la piraterie. Pour l'instant, personne ne l'avait vraiment percé son identité à jour, surement grâce au large voile qui lui couvrait la tête - car vous en conviendrez qu'il n'aurais pas été bien malin de venir ici à visage découvert. Ce qu'il était venus faire ici alors qu'une bonne partie de la population voulait sa peau ? Ma fois, c'est fort simple : étant parfaitement qu'il ne pouvait pas courir plus vite que le monde, Ienzo était venu ici pour se trouver des alliés. Certes, la plupart des bandes pirates l'avaient placé sur la liste noire après sa trahison, mais d'un autre coté, les clans de flibustiers adverses à ces bandes l'avaient pris en sympathie, et il ne lui restait plus qu'étaler un autre capitaine de la bande adverse par la pointe de l'épée ou dans un concours du plus gros buveur de rhum pour qu'il retrouve un peu de notoriété auprès de ces clans. Vous me suivez ? Quoi ? De la folie ? Non, on appellerais plutôt ça de la politique chez les pirates.

Enfin bref, Ienzo était là, assis dans l'auberge d'un des bandes qui voulait sa tête par dessus tout, à attendre qu'un au gradé dudit clan pointe le bout de son nez - un type bien fringué ou qui se distingue de par ses manières en somme - pour pouvoir lui faire la peau proprement. Depuis les quelques heures qu'il était là, Ienzo avait eu l'occasion de voir rentrer dans la taverne quelques vieilles connaissances, ainsi que Willy le borgne, des "Joly's pirates" et son jeune fils, un des gros bras des clans desquels Ienzo essayait de gagner la protection. Un peu con-con d'ailleurs ce type si vous voulez mon avis, car il n'était pas bien fin de sa part de venir dans un endroit contrôlé par une bande hostile à la sienne. Enfin, si Ienzo arrivait à accomplir son objectif, le témoignage de Willy serait surement par la suite une grande aide.
Au final, une sorte de grand type à la peau mat et aux habits raffinés finis par faire son entrée dans l'auberge, attirant tout les regards, sauf celui de Ienzo, qui se détourna sur son verre, trouvant plus intéressant son alcool. Un type aussi bien fringué ne pouvait être un pirate, ou alors un grand Seigneur pirate présomptueux, mais qui n'aurait surement pas mit les pieds dans un bouge pareil. L'avis de Ienzo sur l'identité de l'intrus ? Un bourgeois un peu naïf qui s'est perdus, faisant ainsi la cible idéale de tout les brigands de la zone. Et ça n'y manqua pas. Le jeune fils de Willy, échappant quelques secondes à son borgne de père, se leva de son siège et parti faire les poches du touriste. Comme c'est beau la jeunesse ! Malheureusement pour le voleur en herbe, le riche ne semblait pas si naïf que ça, étant donné qu'il le pris la main dans le sac (ou dans la poche, comme vous voulez) et qu'il lui mit un énorme claque. Une chose à ne pas faire, car sans demander ni le pourquoi ni le comment, Willy saisit son énorme hache et en mit un grand coup sur le pauvre riche. Ienzo vida son verre, peu soucieux du sombre destin du bourgeois.

Pauvre Willy. Dire qu'un pirate aussi réputé que ça s'était fait mettre minable par un inconnu total. La déculotté qu'il s'était pris avait complétement scié tout les ivrognes de l'auberge et avait littéralement laissé Ienzo sur le cul. Pour être tout a fait franc avec vous, il n'avait pas donné cher de la vie de ce type au moment où il avait baffé le gamin, mais là, il était complétement bluffé. Ne perdant ni le nord ni son sens des priorité, Ienzo fit un rapide calcul dans sa tête. Okay, ce mec n'était peut être pas un pirate renommé, mais le fait qu'il ai pu mettre à terre un pirate de la trempe du borgne aussi facilement ne faisait pas de lui un type ordinaire. Il se retrouverait lui aussi rapidement recherché par les clans pirates de Willy. Et quel était la meilleure manière pour Ienzo de faire bonne figure devant ces mêmes clans ? Bingo. Mettre une dérouillé à l'inconnu pour venger Willy, même si le fait est que Ienzo n'était pas particulièrement un grand adeptes de la vengeance. Le pirate se leva donc, retirant d'un geste le voile qui lui couvrait le visage, et dit bien fort :

Mon lapin, je suis ton homme !

Bon, pas vraiment crédible comme discours, mais avouons le, Ienzo avait bien eu le temps de vider trois bouteilles de son arrivée dans la taverne jusqu'à maintenant. Exploitant toute son expérience d'alcoolique et son sens du théâtre, il fit semblant de tituber aussi gracieusement qu'un ivrogne, faisant de temps à autre mine de se retenir de vomir, feignant ensuite de tomber et de se rattraper sur le bourgeois à sa hauteur, et reprenant finalement sa glorieuse démarche pour aller se pencher sur Willy. Après une rapide prise de son pouls, il en conclu que ce gros tas de muscle était toujours vivant. La minute d'après, il fit signe au gamin d'aller chercher d'autre pirate des "Joly's" - on a jamais trop de témoins. Enfin, et pour conclure, il se releva, dégaina son sabre, à présent pointé vers le bourgeois et dit avec la plus grande sobriété qui soit :

Tu préfère quoi ? Te comporter comme un adulte responsable et te rendre sans violence en gardant un minimum de dignité ou bien ... (il marqua un cours silence, le temps de s'empêcher de vomir - pour de vrai cette fois) ... Ou bien te faire copieusement tabasser devant tout le monde, pour te faire définitivement jeter de la compétition, sans les honneurs ...

Tyki fronçait quelque peu les sourcils face à la présence de ce léger désagrément , un peu comme un cheveux dans la soupe que l'aimerait voir déguerpir seul , mais il semblerait que cette fois le juge doive se salir les mains . L'ambiance semblait tendu dans cette auberge , Tyki regarda les recoins autour de lui : la surface n'était pas très importante , par conséquent il n'aura pas besoin d'utiliser toute ses ressources face à cet homme étant donné que la zone concernée ne pourra ni le cacher ni lui permettre de se déplacer partout . Tyki se mit alors à rire , un rire glacial et machiavélique : sans plus attendre il jeta sa veste à terre , ouvrit deux bouton de sa chemise , pris une cigarette et passa ses cheveux en arrière . Son teint basané devenait de plus en plus grisâtre , ses stigmates de sang au front apparaissaient pour finalement bien s'incruster dans sa chaire . Le combat allait probablement commencer ...

Le démon avait un air à la fois enfantin mais avec quelque chose de terrifiant un peu comme un serpent dont on se méfierait du venin . Tyki porta sa cigarette allumé à sa bouche en continuant de dévisager le jeune homme impétueux qui l'avait défié sans aucune peur , savait-il à qui il avait à faire ? Pourtant ce visage rappelait quelque chose à Tyki , une sorte de rumeur sur un démon pirate qui se ferait jeté de tout les coins qu'il fréquentait et pour cause , ce pillard ne volait pas des sucettes à la cerise ! Tyki , une fois qu'il eu inhalé une bouffé de fumé , jeta sa cigarette au sol ; il avait une pose assez décontracté : une main dans la poche et l'autre tenait un jeu de cartes retournés vers la paume de sa main . Le démon mélangea consciencieusement les cartes avec d'en tirer 5 qu'il posa sur une table , encore retournés . Il fit signe a un gosse désabusé de tirer une carte . Le petit s'exécuta immédiatement sous la peur et retourna une carte avant de la donner à Tyki dont le visage afficha un grand sourire après avoir vu ce qui était sur la face de la carte . Il frotta la tête du petit garçon en signe d'affection avant de lui faire exploser la tempe , le laissant alors pour mort sur le sol . Le démon se retourna vers le pirate qui s'avançait vers un funeste destin , ses vêtements étaient couverts de sang . Tyki retira alors ses gants puis montra la carte à son adversaire avant de lui expliquer se que signifiait le motif sur la face de la carte (une tête de mort surplombée de deux épées ) . Avec une voix cinglante et diabolique il dit :

En prenant cette carte , ce petit venait de signer ton arrêt de mort : nous allons nous affronter dans une rixe où l'un de nous deux perdra obligatoirement la vie ...

Tyki recourba alors son bras vers son torse avant de le détendre à une vitesse extrême , projetant par la même occasion la carte qui en passant vers son ennemie lui frôla la joue . Tyki posa la main sur son paquet de carte qui était sur la table derrière lui , alors que dans l'auberge , les pirates tentaient de vainement garder leur calme . La fille de l'aubergiste qui gardait la caisse se cachait derrière le comptoir en bois . Tyki retira sa main du paquet qui était à présent entouré d'une étrange aura violette puis soudain , les cartes s'envolèrent et se mirent à tourbillonner autour du juge qui d'un claquement de doigt envoya tout son arsenal vers le pirate . L'attaque était rapide mais autant dire que les cartes n'était pas assez tranchante pour traverser le bois et certaines se retrouvèrent enfoncées dans le mur . Sans se préoccuper du sort de son adversaire , Tyki s'approche du comptoir et posa une question à la femme terrorisée ...

Es-tu une humaine ? ...

La femme traumatisée balbutia un "oui" qu'elle n'eut pas le temps de finir : Tyki venait de l'embrocher à travers le comptoir en bois avec sa main . La plaie était béante et du sang coulait à flot de son ventre et de sa bouche . La jeune femme tenta de se retenir vainement sur le comptoir mais Tyki la saisis vivement et en la faisant passer au dessus du comptoir il la posa avec violence sur le sol avant de lui introduire de force dans le ventre un papillon violet qui venait de sortir de la main du démon . Tyki souleva alors le corps et l'envoya dans la présumée direction de son adversaire . Au contacte du sol , le corps explosa dans une gerbe de flamme noire qui se propageait lentement . Les pirates se mirent à hurler et à courir vers la sortie , Tyki les laissa passer : maintenant il n'était plus que deux dans une auberge en flamme , des flammes démoniaques qui semblaient ne pas bruler d'autre chose que la chaire et ne dégageait pour l'instant aucune chaleur . Le terrible juge lécha le sang qu'il avait sur les doigts et avec un visage transformé par la folie il dit :

J'espère que tu regrette à chaque seconde d'être engagé dans ce combat petit ... Hahahahahaha !

Un rire démoniaque qui semblait faire la froideur du cœur et des flammes noires ...

Ienzo s'y voyait déjà : le bourgeois, étalé au sol, et lui, cranant d'avoir vengé un des haut dignitaire des clans qu'il cherchait à rejoindre. Enfin, quelques secondes passèrent avant que quelque chose ne déloge cette radieuse perspective de l'esprit du pirate. Un sentiment étrange, assez dure à décrire, qu'il ressentais à chaque affrontement avec des adversaires de valeurs, juste quand il avait pris le soin d'en copier le pouvoir. C'est ce qui avait dû ce passer, là aussi. Cette idée laissa Ienzo assez perplexe. La seule explication qu'il voyait, c'est que sa capacité de copie avait agit en "autodidacte", et avait dupliqué le pouvoir de ce type quand Ienzo s'était retenu à lui pour éviter de tomber, lorsqu'il faisait semblant d'être ivre mort. Quand à mettre un nom sur ce pouvoir, le pirate n'en était pas encore là. En général, il lui fallait un petit moment avant qu'il ne l'identifie, et un autre avant qu'il ne puisse l'utiliser. En tout cas, la présence d'un quelconque pouvoir dans les mains de ce type ne pouvait signifier qu'une chose pour le pirate : mieux valait ne pas trop prendre ce type à la légère et rester en retrait, du moins jusqu'à ce qu'il puisse utiliser la capacité de son adversaire à plein régime. En gros, Ienzo prévoyait de détaler fièrement à toute jambe pour gagner du temps.

Ce projet s'avéra en fin de compte inutile, puisque c'est lui qui offrit à Ienzo le temps dont il avait besoin. Au début, Ienzo ne le prit pas trop au sérieux, quand il commença à jouer avec ses cartes, mais avec tout ce qu'il fit après, c'est à dire s'attaquer au gosse, a la fille et mettre le feu à l'auberge le fit radicalement changer d'avis. Il était resté là, complétement figé devant les horreurs qu'il venait de commettre, sans être capable de rien faire. Il ne s'y attendait pas, voila tout. Néanmoins, reprenant le contrôle de lui même, le pirate claqua des doigts de la main gauche, puis l'ouvrit. Les flammes noires se compressèrent toutes en une grosse boule noire au dessus de sa paume. Au moins, voir son adversaire à l'œuvre lui avait permis de comprendre la véritable nature de son pouvoir, et par la même occasion lui avait laissé le temps de le faire siens. Bonne chose d'ailleurs, Ienzo avait déjà eu l'occasion de manipuler ce pouvoir par le passé, il n'aurait donc pas à s'inquiéter d'un éventuel "tour de chauffe" pour réussir réussir à le manier.

Passons tout de suite aux choses sérieuse si tu veux bien.

Le pirate fit disparaitre les flammes noire à l'intérieur de sa main gauche. En tout cas, si ce que Ienzo avait eu l'occasion d'observer pendant que les autre pirates fuyaient s'avérait être juste, les flammes de ce type ne semblait s'attaquer qu'a la chair, il ne serait donc pas facile de l'approcher. Mieux valait prévoir la suite du combat en conséquence. En un claquement de doigt, Ienzo fit apparaitre une multitude de boule noire - une vingtaine pour être précis - autour de lui. Celle ci étaient différentes des flammes, elle semblaient plus compact, un peu comme des boulets de canon. Pour tout vous dire, c'est de cette seule et unique manière que Ienzo arrivait à manier le pouvoir des ténèbres, en lui donnant la forme de grosse masse noire souvent informe. C'était une des gênes de son pouvoir de copie. En gros, pour faire clair, disons que tout ce qui est copié ne peut être semblable en tout point à l'original, ni être aussi parfait. Enfin bref, assez de palabres inutiles. Ienzo leva posa une main sur la garde de son arme - pour ne pas être pris au dépourvus si son adversaire comptait se risquer au corps à corps, et leva l'autre vers le plafond. Les boules noires se mirent à bouger dans tout les sens, certaines partaient à travers le plafond en l'endommageant, quelques unes tournaient autours de Ienzo, quelques unes ne bougeaient pas de leur place initiale tandis que les dernières foncèrent droit le type. Pas très ordonnée comme attaque, certes, mais ce que Ienzo cherchait à faire par le biais de ce ballet chaotique, c'était surtout et avant tout de faire baisser sa garde à son adversaire, et de l'attaquer dans le dos le moment venus ...

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